Koumiba Djossouvi : de la mêlée à la massothérapie

18 novembre 2022

Il y a quelques jours, l’équipe Femix’Sports est allée à la rencontre de Koumiba Djossouvi. Avec 30 sélections en Équipe de France de rugby, un titre de Grand Chelem et quatre titres de Championne de France avec Montpellier et Lons, elle exerce désormais la masso-thérapie dans le Pays-Basque. Découvrez le parcours atypique et inspirant de Koumiba Djossouvi !

Peux-tu nous parler des origines de ta passion pour le sport : comment le rugby et le sport de haut niveau sont-ils entrés dans ta vie ?

Je suis Koumiba Djossouvi, j’ai 39 ans, et je suis internationale de rugby à VII. Ma passion pour le sport est venue assez jeune dès le collège avec tous les sports de l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire). J’ai vraiment tout testé, j’ai même fait du foot et j’ai eu une petite préférence pour l’athlétisme.

Le sport de haut niveau et ma passion pour le rugby interviennent plutôt au niveau de la fac de sport où j’ai eu une initiation rugby avec Yannick N’yanga, un vrai coup de coeur ! Je me suis donc retrouvée à faire du beach rugby avec l’équipe de Montpellier. J’ai de bonne qualités d’appuis, des qualités de relance et un jeu de mains intéressant, ce qui m’a permis de percer à haut niveau.

Au niveau de ton palmarès, en 2014 tu remportes le tournoi des 6 nations à XV, tu es 4 fois championne de France. Je suppose que la reconnaissance était bien moindre que chez les sélections masculines. Quel regard portes-tu sur ça ?

Alors tu me demandes si la reconnaissance du rugby féminin est différente par rapport aux garçons : 2014 constitue le début de la connaissance de l’équipe de France, c’est un vrai virage qui se joue à ce moment-là.  Quand on remporte le tournoi des VI Nations, on a une très forte médiatisation qui nous suit jusqu’à la coupe du monde. Et c’est cette même année là que l’on termine à la 3ème place à Paris.

À ce moment-là apparaissent les balbutiements du professionnalisme, on constate qu’il se passe quelque chose, et on se demande ce que l’on doit faire ? La reconnaissance arrive petit à petit et prend un essor vraiment important après la Coupe du Monde.

Koumiba Djossouvi. Coupe du Monde 2014Le XV de France obtient la 3e place de la Coupe du Monde 2014

Vois-tu une évolution en matière de reconnaissance des compétitions féminines de rugby ? 

En matière de reconnaissance, l’évolution la plus caractéristique que j’ai observée s’est faite lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016 dans la continuité de la Coupe de Monde de rugby en 2014. Il faut structurer une vraie équipe avec des joueuses professionnelles car le rugby à VII est un sport exigeant qui nécessite un entraînement quotidien : l’accent a été mis là-dessus et s’est poursuivi pour le rugby à XV. C’est une vraie particularité pour le rugby que pratiquent les filles puisque les professionnelles sont sous contrat fédéral uniquement et donc beaucoup de joueuses à fort potentiel évoluant en club ne possèdent pas encore le statut de professionnelle.

Peux-tu nous parler de ton métier de masso-thérapeute ?

J’interviens auprès de toute personne ayant besoin de soin autour de la santé et du bien-être. Je travaille également avec des sportifs de haut niveau dans une optique d’optimisation de leur potentiel physique et psychologique. Ma connaissance du haut-niveau me permet de m’adapter au mieux à leurs besoins.

As-tu toujours gardé un « double-projet » entre ta vie sportive et des études ou une quelconque activité professionnelle ? 

La question du double projet pour moi ne s’est pas posée puisque lorsque j’ai commencé le rugby j’avais terminé mon cursus scolaire : une licence en sport adapté et une spécialisation en psychomotricité. Je me suis lancée dans le rugby à une époque où il n’était pas professionnel, ce qui n’est plus le cas maintenant même si on voit encore des joueuses professionnelles ayant un cursus scolaire très élevé.

Koumiba Djossouvi, masso-thérapeute

Pourquoi n’as-tu pas décidé de t’affilier à une fédération ou à un club dans ton métier ?

Personnellement, c’est plus confortable puisque lorsque j’ai commencé, j’ai subi la méconnaissance de mon métier par les différents staffs : pour éviter que ce soit trop conflictuel, j’ai donc décidé d’être totalement indépendante et de travailler dans mon propre cabinet.

Comment vois-tu la place des femmes dans des métiers comme le tien ? Est-il encore majoritairement masculin ? 

À ma connaissance, il y autant d’hommes que de femmes dans le milieu de la masso-thérapie, notamment au niveau de la récupération. Mais il est vrai qu’il y a un travail à faire sur la connaissance de la profession pour pouvoir étoffer les staffs et qu’il y ait plus de professionnelles comme moi.

Vous pouvez retrouver toutes les prestations est services de Koumiba sur son site Internet : https://www.koumidjo.fr

Merci à Koumiba pour son temps et son discours enrichissant !

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