Pour la première vidéo du RDV du mois, l’équipe Femix’Sports est allée à la rencontre de Mabana Fofana, Alizée Chauveau et Namizata Fofana, handballeuses au club de Paris 92.
Vous pouvez visionner l’interview vidéo ICI
Pouvez-vous vous présenter et nous parler un peu de votre parcours de sportive professionnelle?
Je m’appelle Mabana, je suis handballeuse au club de Paris 92 depuis maintenant 8 ans. J’étais au centre de formation du club et depuis deux saisons j’ai le statut de joueuse professionnelle.
Je m’appelle Alizée, j’ai 20 ans, je suis au club depuis 3 ans et je suis au centre de formation.
Je m’appelle Namizata Fofana, j’ai 22 ans, je joue pour le club de Paris 92 au poste d’aillière droite. Avant de jouer dans ce club, j’ai fait le centre de formation à Brest et j’ai signé mon premier contrat pro à Paris 92 cette
année.
Depuis le début de carrière de handballeuse, avez-vous remarqué une évolution en matière de valorisation du sport féminin ?
Depuis que je fais du hand, je sens que les filles ont une meilleure reconnaissance médiatique notamment grâce à leur nombreux titres
mondiaux ces dernières années. On peut aussi espérer que le titre olympique de cet été va apporter une médiatisation supplémentaire pour le handball féminin. Il faut aussi parler de la convention DIANE avec la JPH, la Ligue de handball et la fédération, qui permet aux femmes d’avoir plus de droits et de reconnaissance dans leur métier. On le voit aussi via les réseaux sociaux, les fils d’actualités qui parlent de plus en plus de handball féminin.
Oui, et plus particulièrement depuis cette année avec une médaille olympique des filles à Tokyo. Cela a permis de mettre beaucoup de
lumière sur le handball féminin, je le ressens directement. Par exemple, lors d’un match contre Nantes, un monsieur est venu me voir car il avait été touché par des matchs de l’équipe de France et c’est comme ça qu’il s’est intéressé au hand. Je pense que c’est une bonne chose, il y a eu beaucoup d’évolution. Mais je pense que l’on peut toujours mieux faire !
Si vous pouviez agir à votre échelle en faveur du sport féminin, quelles seraient vos actions ? Sur quels axes souhaiteriez-vous travailler pour avoir un réel impact ?
On a la chance au club de pouvoir déjà agir à notre échelle avec le club. Le club possède une association “Educ’hand” et “hand’elles” qui
propose du handball féminin à des jeunes qui ne peuvent pas en pratiquer. Ces associations proposent du handball mais aussi du soutien
scolaire. Il y a des possibilités de parrainage et de marrainage et nous sommes amenées à venir à leur rencontre, s’entraîner avec les jeunes filles et échanger avec elles. Il y a aussi les “Hand diet tour”, on se rend dans des écoles pour se présenter, expliquer ce que l’on fait et parler de l’alimentation.
Je pense qu’il faut promouvoir le sport féminin à travers les médias, les affiches. Tout le monde doit se sentir concerné. À mon niveau, avec le club on organise souvent des rencontres avec des jeunes dans les lycées, les collèges, pour les sensibiliser. On a aussi “Educ’hand” avec le club dans le but de valoriser le sport féminin, cela donne l’opportunité
aux filles de pouvoir s’exprimer dans n’importe quel sport. Le déclic viendra au niveau des médias, ils doivent s’intéresser à tous les sports
féminins. Aussi, les hommes doivent se sentir concernés.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux jeunes filles qui aimeraient faire du sport leur métier ?
Je dirais qu’il faut avoir confiance en soi et malgré les sacrifices, il est possible de vivre du sport en étant une femme. Certes il y a toujours des écarts de salaires mais aujourd’hui on peut vivre du handball. Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas parcequ’on est une femme qu’on ne peut pas faire du sport et en faire son métier. Cela n’empêche aucune féminité. C’est un métier comme un autre, on s’investit, on se fait plaisir et c’est accessible.
Il faut s’accrocher et y croire. Quand on a la volonté de réussir, on se donne les moyens. Il faut être prête à faire les sacrifices. Dans ma jeune carrière je n’en ai pas eu trop à faire pour le moment, je me suis juste déplacée à Brest …Mais certaines doivent aller à l’étranger et il faut vraiment s’accrocher, se battre et toujours croire en ses rêves.