Le RDV du mois : Anne-Elizabeth d’Acremont, équipe de France de basket-fauteuil

27 juillet 2022

L’Équipe Femix’Sports est allée à la rencontre d’Anne-Elizabeth d’Acremont, athlète de haut-niveau en basket-fauteuil et en rugby-fauteuil depuis quatre ans. Elle nous raconte son parcours et partage sa vision du handisport.

Vous pouvez visionner l’interview vidéo ICI

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours de sportive de haut-niveau ?

Je m’appelle Anne-Elizabeth, cela fait quatre ans et demi que je fais du basket-fauteuil et deux ans que je fais du rugby-fauteuil à haut niveau. J’ai commencé le basket-fauteuil dans un centre en section sport étude et ensuite je me suis aussi orientée vers le rugby dans un club qui proposait les deux disciplines.

En basket, je fais partie d’une équipe loisir, qui est la seule équipe féminine en France car les équipes en compétition sont mixtes. Quand je joue en compétitions, je suis donc la seule fille, que ce soit au rugby ou au basket. En international, il y a une équipe féminine en basket et en rugby c’est une équipe mixte.

Comment vois-tu la mixité au sein de ton équipe ? 

Je m’y plais. Parfois c’est un peu compliqué car certaines personnes ont du mal à jouer avec des filles. Mais le plus souvent, pour moi, tout se passe bien.

Penses-tu que s’il y avait plus de filles pratiquantes, il serait possible de créer des équipes féminines de basket-fauteuil ?

Oui en effet. Mais ce qui est dommage, c’est que le handisport n’est pas beaucoup médiatisé et dans certains centres, les personnes ne sont pas forcément au courant qu’il existe des sports pour les non-valides. Toute personne, valide ou non, peut pratiquer du sport et c’est dommage que trop peu de personnes ne soient au courant.

Que représente le sport pour toi ?

Pour moi le sport m’a beaucoup aidée, que ce soit dans ma maladie et dans la vie de tous les jours. Parce que quand je suis sur le terrain, il n’y a que ça et il n’y a rien d’autre autour. Je fais au moins deux entraînements de basket et un entraînement de rugby par semaine. Tous les week-ends il y a des matchs, à domicile ou à l’extérieur.

Vois-tu une évolution en matière de représentation des femmes dans le handisport ?

Déjà, le handisport est très peu médiatisé et peu soutenu, alors le féminin en handisport, c’est un peu compliqué. Maintenant, il faudrait faire comme mon club : créer une équipe féminine et c’est en montrant toutes ces choses-là aussi qu’on va pouvoir faire évoluer les mentalités. Beaucoup de personnes ne savent pas que cela existe.

Avec ton association CAPSAAA vous faites des missions de sensibilisation, comment le message est-il reçu par les personnes que vous rencontrez ? 

En effet, on peut aller dans les écoles et dans les entreprises, on échange sur notre handicap et on répond aux questions. Le contact avec les enfants est intéressant car ils n’ont pas beaucoup de filtre. Après les échanges on leur fait faire du basket-fauteuil et on échange avec eux pour savoir comment ont-ils vécu la pratique et quel est leur ressenti.

Au basket, on peut totalement être valide et faire partie d’une équipe de basket-fauteuil au niveau national. mais pas en international. Dans notre équipe de N2, on a un valide avec nous. On a système de classification en fonction de notre handicap qui va de 1 à 5 : par exemple, un valide vaut 5 points. Personnellement, je vaut 1 point car j’ai un problème aux mains, je ne peux pas bien les ouvrir. Sur le terrain, l’équipe ne doit pas dépasser 14,5, c’est donc au coach de calculer qui peut aller sur le terrain. Quand on est une fille, on a un abattement de 1 point, sur le terrain, je vaut donc 0 point.

Tu fais partie de l’équipe de France en basket-fauteuil, je suppose que les Jeux de Paris 2024 sont un réel objectif pour toi ? Comment vois-tu cela ?

Oui, forcément, c’est un objectif. Après je travaille pour, on verra. Sachant qu’en plus, c’est quand même à la maison donc c’est vrai que ce serait super. J’espère aussi que les JO de Paris 2024 feront évoluer le handisport.