Interview Dominique Harout : fondatrice de Media Sport.F

2 juin 2021

Passionnée de sport, Dominique Harout est l’autrice de Media Sport.F. créé en août 2014 suite à un contast simple : le sport féminin est sous-représenté dans les médias d’aujourd’hui.

Dans cette interview, Dominique Harout nous parle du sport féminin tant au niveau local qu’international. Elle souhaite également donner la parole à des sports peu médiatisés à travers Médias Sport.F

Pouvez-vous vous présenter ? Avez-vous toujours voulu travailler dans le sport ?

Je suis Dominique Harout, professeure des écoles depuis 42 ans, je vais très prochainement prendre ma retraite. Pendant mon temps libre, j’aime faire du sport. Très jeune, j’ai fait du basket à un très bon niveau, après j’ai trouvé que les filles avec qui je jouais n’avaient pas les mêmes objectifs que moi. J’ai ensuite fait du tennis jusqu’à il y a deux ans où j’ai dû arrêter à cause d’une tendinite.

J’ai toujours aimé le sport féminin et masculin. Mes filles ont également joué à un  très bon niveau au tennis et à l’équitation. Elles ont fait de nombreuses compétitions. Une année, j’ai regardé un match de rugby féminin des 6 Nations. Elles avaient gagné. J’ai remarqué que le journal l’équipe avait consacré 4 pages au rugby masculin et ¼ de page pour le rugby féminin. C’est là où j’ai eu la volonté de créer un média 100 % sport féminin pour favoriser leur médiatisation.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer un média de sport féminin ?

J’avais pensé à créer un média papier mais c’était trop onéreux, c’est donc naturellement que je me suis dirigée vers la création d’un site internet, puis d’une page Facebook. Beaucoup de sportives m’ont contacté pour faire parler d’elles. Mon objectif est de mettre en avant tous les sports et promouvoir les valeurs du sport.

Quels sont pour vous les moyens qui doivent être mis en place pour favoriser la médiatisation du sport féminin ?

Pour moi, la télévision est le meilleur moyen de diffuser, à heure de grande écoute, le sport féminin. La transmission du sport féminin ne doit pas être que diffusé sur France 4.  C’est le média qui touche toutes les maisons. J’ai remarqué que le sport féminin est de plus en plus mis en avant à la télévision. La télévision a évolué, les médias mettent un coup d’envoi pour diffuser beaucoup plus de contenu de sport féminin.

Comment faites-vous vivre ce média ?

J’ai commencé par faire des posts sur Facebook du basket féminin qui a été bien suivi, elles ont d’ailleurs fait récemment des Facebook live qui a eu un gros succès.  J’ai suivi à Tours une équipe de basket : des joueuses, des entraîneurs.  J’ai assisté aux entraînements, je les ai accompagnées sur les évènements. J’ai par la suite abandonné le site internet pour me consacrer aux pages Facebook régionales. J’ai fait de plus en plus de publications, notamment, en Alsace, en Val d’Oise, Occitanie, cela a très bien fonctionné. Des bénévoles m’accompagnent pour créer des posts Facebook par région, ils s’investissent beaucoup. Sur mon média il y a aucune publicité, je ne gagne aucun revenu avec ce média, mon but est de médiatiser les filles. Aujourd’hui, la médiatisation féminine est beaucoup plus présente par rapport aux années précédentes. Dans ma région en Touraine, on parle beaucoup des filles, notamment des handballeuses. J’aime parler de tous les clubs qui ont un bon niveau.

Comment vous organisez vous au quotidien ?

Ma fille m’a aidé à travailler sur ce média au début. Aujourd’hui mon mari m’aide beaucoup sur les clips vidéo et moi je m’occupe de la partie rédactionnelle. Pour l’organisation, je vais suivre les évènements à Tours, et en Ardèche depuis plusieurs années. Je ne publie pas forcément immédiatement sur Facebook, j’aime prendre du recul sur l’événement et je rédige volontairement en retard pour partager des informations de qualité. J’ai pris exemple sur Aurélie Bresson du magazine les sportives.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir ? Quels sont vos projets ? Comment voulez- vous faire évoluer votre média ?

Je n’ai pas forcément réfléchi, je vais continuer sur ma voie. Pour le moment on ne va pas forcément dans les clubs, avec la situation sanitaire actuelle. J’ai prévu de travailler avec les clubs, notamment les filles pro A à Tours pour les internationaux de tennis de table. Je vais continuer de communiquer sur le sport féminin, j’aimerais faire des interviews pour présenter un club et ses acteurs sportifs, des arbitres féminins…

J’aime particulièrement travailler avec les clubs de tennis de table pro A. Ils ont une éthique, des valeurs qui me sont chères. J’aime travailler avec des jeunes clubs, des entraîneurs. J’aime aussi mettre en avant des sports peu médiatiser comme la gymnastique artistique. J’ai pu assister le club du val d’Oise, j’ai trouvé leur sport magnifique.  J’ai fait de très belles rencontres avec des sportives et les encadrants. Je suis confiante pour l’avenir, de belles initiatives sont en marche. Notamment à Annecy, où il y a eu la réalisation d’un film sur les femmes en montagne.