Journaliste sportive en alternance, Hortense Dufour nous embarque avec elle sur le terrain de l’info

27 janvier 2021

À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, Femix’Sports s’associe au nouveau média digital ÀBLOCK! pour mettre en lumière les métiers de la sphère sportive, ces métiers à féminiser d’urgence pour davantage d’équité et d’équilibre dans cet univers encore trop masculin. 10 métiers, 10 femmes, 10 témoignages.

 

Elle a toujours adoré regarder des matchs à la télé… Il n’y avait qu’un pas pour la mener en backstage, au cœur des rédactions, chez les passionnés ! Hortense, journaliste sportive en alternance au service web de Francetv sport, n’a jamais lâché son rêve de vivre et de faire ressentir l’intensité du sport en direct. Un esprit de gagnante qui devrait susciter des vocations…

 

« Le sport, ça m’a pris quand j’étais petite, en primaire. J’ai eu une passion pour le foot et, plus particulièrement, le LOSC, le club de Foot de Lille, où j’habitais. L’anecdote est rigolote : tout est parti d’un concours de calcul mental que j’ai gagné dans ma classe. La récompense ? Un poster du LOSC. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à apprendre tous les noms des joueurs par cœur.

 

J’ai donc bien évidemment voulu faire du foot, mais il n’y avait pas beaucoup d’équipes féminines à l’époque alors j’ai fait du tennis. J’ai ensuite fait du handball en club féminin, en enchaînant les championnats départementaux ou régionaux jusqu’à mes vingt ans. Avec les études, je n’avais ensuite plus trop le temps.

 

Je crois que j’ai toujours eu envie de devenir journaliste sportive. Je me souviens avoir lu, quand j’étais au collège, un article dans « Le monde des ados » qui présentait le métier. Comme mon rêve de devenir footballeuse me paraissait compliqué, journaliste sportive, ça m’a inspiré ! Et puis, j’ai toujours aimé regarder des matchs à la télé donc être payée pour le faire, c’est tout aussi bien. J’y prends autant de plaisir !

 

Ce que j’aime avec le sport c’est l’esprit collectif, le but de partager des moments, de s’amuser avec d’autres autour du sport. J’ai donc envie, en tant que journaliste sportive, de partager cette passion et, surtout d’intéresser les gens qui, de base, ne sont pas attirés par le sport.

 

À partir de là, j’ai fait tous mes stages du collège au lycée dans ce milieu : j’ai été au service communication du LOSC puis, rédactrice, à 17 ans, d’un site sur le foot féminin pendant la Coupe du monde féminine de football en 2015. Je suis alors rentrée en double licence à l’Académie ESJ Lille pendant trois ans où j’alternais les cours à la fac et les cours à l’école de journalisme pour préparer les concours des écoles de journalisme reconnues. J’ai réussi l’école de journalisme de Sciences Po Paris et j’ai poursuivi en master pour deux ans. Je suis en deuxième année actuellement.

Avant Francetv sport, j’ai fait un stage au service des sports d’Europe 1. J’étais pas mal sur le terrain, c’était jouissif ! Je me souviens, l’an dernier, du dernier match de préparation pour l’Euro de l’équipe de France de handball masculine. J’étais accréditée donc je me suis retrouvée dans la tribune de presse pour la première fois de ma vie de jeune journaliste, mêlée à tous les autres journalistes, à tendre mon micro pour récupérer les réactions des joueurs. Le lendemain, je me retrouvais à la maison du handball pour les interviewer. C’était incroyable de voir en vrai tous les joueurs de l’Équipe de France que j’admirais, mais seulement derrière ma télé !

 

Chez Francetv sport, je suis en alternance au numérique, au « desk ». Je fais des interviews par téléphone et des comptes rendus de matchs. J’ai eu notamment Martin Fourcade au téléphone et j’ai eu la chance d’assister à une conférence de presse en visio avec Eugénie Le Sommer … Ça me rend à chaque fois super heureuse de me dire que j’interviewe des grands sportifs. J’ai vraiment des étoiles dans les yeux dans ces moments-là ! Cette année, j’ai aussi eu la chance d’aller couvrir Roland-Garros. J’étais chargée du live sur le site et l’application de Francetv sport. Ce qui était super, c’est que j’ai aussi pu aller sur les cours et j’ai vu, entre autres, la fin du match où Hugo Gaston a gagné contre Stanislas Wawrinka.

 

Aujourd’hui, je préfère regarder du sport qu’en faire. Ma pratique a considérablement diminué. Pourtant, je m’étais engagée dans l’équipe de foot féminine de mon école de journalisme à Sciences Po Paris. On avait en vue le tournoi entre écoles, ça devait être super sympa, et, avec le coronavirus, tout a été annulé. C’est un peu un crève-cœur. Alors, aller courir seule à côté, c’est sûr que ça me tente beaucoup moins… Mais j’ai déjà un objectif pour l’année prochaine : m’inscrire pour la première fois dans un club de foot !

 

Comme j’avais envie de faire ce métier depuis longtemps, je n’avais pas d’appréhension à intégrer ce milieu. Je n’ai jamais eu de soucis en tant que femme, je suis toujours tombée sur des gens très bienveillants et nous sommes de plus en plus nombreuses dans ce métier.

Pour être journaliste sportive, je pense que la toute première chose, c’est la passion ! Ensuite, il faut être persévérante et s’accrocher à son rêve. Si c’est quelque chose dont on a vraiment envie, c’est possible, même s’il n’y a pas énormément de débouchés.

 

Pour la suite, je me souhaite d’aller un peu plus sur le terrain et dans les stades mais aussi j’aimerais continuer à travailler sur des sujets transversaux, le sport en lien avec la culture, les sujets société et l’économie. Je rêve aussi de pouvoir couvrir les JO de Paris 2024, un événement incroyable !

 

En fait, je suis journaliste sportive et je me dis parfois que c’était écrit.  Le  jour de ma naissance, comme pour mes autres frères et sœurs, mon père est allé acheter le journal du jour. Pour moi, ça a été L’Équipe ! »

 

*Devenir Journaliste sportif :

 

En résumé, le journaliste sportif est spécialisé dans la couverture médiatique des événements sportifs et leurs acteurs. Il peut être commentateur en direct à la radio ou à la télévision ou écrire des articles et réaliser des interviews dans la presse écrite ou web. C’est un métier passion.

 

Quelle formation ? Aucun diplôme n’est formellement exigé et certains peuvent se former « sur le tas », mais des études supérieures restent la  voie d’entrée la plus efficace. L’école de journalisme, souvent accessible à Bac+3 est une formation privilégiée telle que l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) ou l’École de journalisme de Sciences Po Paris.

 

Pour en savoir + sur les emplois et métiers autour du sport, direction le site du ministère des Sports
https://www.sports.gouv.fr/emplois-metiers/

 

Le témoignage d’Hortense a été recueilli dans le cadre de notre opération visant à féminiser les métiers du sport. En partenariat avec « ÀBLOCK! Le sport qui fait bouger les lignes », nouveau média digital sur les femmes dans le sport.

Sur les réseaux sociaux, utilisez #SportFemininToujours et #PlusDeSportAuFeminin

 

© illustration : Lisa Lugrin

Retrouvez également les témoignages d’Angélique Fontaine, Sophie Carpentier,  Lise BillonChristine Gossé, Fanny Delaval, Mélanie Briot, Mathilde Mignier et Julie Cukierman